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Mission spatiale
Danser, le cahier d'activités
"Le secteur vivrier ne se limite pas aux producteurs agricoles. Il concerne également un très grand nombre d’activités permettant d’assurer la connexion entre les producteurs et le marché : activités de transformation agroalimentaire (extraction d’huile, broyage des céréales ou des racines et tubercules, séchage du poisson, etc.), de commercialisation et de distribution, ou encore de restauration. C’est, d’une part, grâce à ce secteur que les produits circulent, sont acheminés vers des marchés, sont stockés, adaptés à la demande des consommateurs et leur sont distribués. C’est, d’autre part, par l’intermédiaire de ces activités que les incitations du marché sont transmises aux producteurs, en termes de quantité, de qualité et de prix requis. Ce secteur est dans une situation paradoxale : il joue un rôle crucial de courroie d’entraînement du secteur agricole par le développement des marchés domestiques et il est pourtant presque partout négligé dans les politiques. Celles-ci se limitent bien souvent à considérer d’un côté des producteurs agricoles ruraux et de l’autre des consommateurs urbains, faisant fi de tout ce secteur qui fait le lien entre eux et régule ainsi l’offre et la demande."
Source : La crise alimentaire mondiale. Dossier Science.gouv.fr - 2012
"Le droit à la nourriture [ou droit à l'alimentation] est reconnu depuis l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Mais qu'est-ce qu'il implique? Et comment peut-il être mis en pratique? Voilà quelques-unes des questions qui sont au centre d'un débat, ouvert depuis plus de 5 ans, sur l'adoption d'un "code de conduite" concernant le droit à la nourriture. Le Code international de conduite sur le droit de l'homme à une nourriture adéquate a été proposé pour la première fois au Sommet mondial de l'alimentation de 1996. Il a recueilli un vaste soutien parmi les organisations non gouvernementales qui plaident la cause de ceux qui ont faim. Les Etats sont maintenant appelés par ces ONG à lancer des négociations intergouvernementales sur le Code de conduite, qui fourniraient des orientations sur la mise en pratique du droit à la nourriture. Le Code n'entend pas créer de nouveaux droits ou obligations - qui existent déjà dans la législation internationale; il se concentrerait sur les mesures effectives que les pays pourraient prendre pour veiller à ce que leurs politiques et leurs lois respectent et protègent le droit à la nourriture de chaque individu. Le droit à la nourriture est énoncé dans les constitutions de plus de 20 pays, et quelque 145 pays ont ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, de 1966, qui invite expressément les Etats signataires à légiférer pour le droit à une nutrition adéquate. "
"En 2006, la FAO a publié une étude intitulée « L’ombre de l’élevage sur la planète ». Cette étude note que l’élevage est responsable de 18 % d’émissions de gaz à effet de serre, ce qui représente le double de la part du transport. Ensemble, les pâturages et la production de céréales destinées au fourrage et à l’alimentation animale occupent 70 % de la terre arable de la planète, ou 30 % de la surface émergée. Les pâturages à eux seuls représentent 3 433 millions d’hectares, ce qui équivaut à 26 % de la surface terrestre si l’on exclut les glaces, et leur rapide extension est une des causes majeures de la déforestation, notamment dans la région de l’Amazonie. La surface vouée à la culture destinée à l’alimentation animale est de 471 millions d’hectares, représentant 33 % de la surface arable totale, et est en forte extension. De larges territoires de terre arable sont aujourd’hui destinés à la culture du maïs ou du soja pour l’alimentation animale, avec des impacts sévères sur les forêts tropicales de pays comme le Brésil ; environ 70 % de la déforestation de l’Amazonie résulte de la conversion de forêts en pâtures, le reste étant pour l’essentiel destiné à la culture de plantes fourragères."
Source : Olivier De Schutter. Les leçons inaugurales du Groupe ESA 2010. L’économie politique de la faim Garantir le droit à l’alimentation dans un monde de ressources rares. (Pdf, 548 ko)
"On a tenté de répondre au défi de la faim à travers le développement d’une approche technologique, qu’on a appelé à partir de 1968 la « révolution verte », dénommée ainsi car elle était prônée comme une manière de faire rempart à la tentation de la révolution « rouge », c’est-à-dire aux progrès du communisme à partir de la Chine et de l’Union soviétique.
Ladite « révolution verte » a démarré au Mexique en 1943. Le gouvernement mexicain décide alors de faire appel à un agronome américain, Norman Borlaug, que soutiennent les fondations Ford et Rockefeller. Borlaug va introduire une variété améliorée de blé, à croissance plus rapide et permettant une augmentation des rendements à l’hectare. Il promeut aussi le recours à davantage d’engrais chimiques et de pesticides, ainsi qu’à la mécanisation. Et il favorise le développement de l’irrigation.Cette approche a par la suite servi de modèle au développement de la modernisation agricole dans d’autres pays en développement, d’abord l’Amérique latine dans les années 1950, et puis l’Asie du sud, avec d’abord l’Inde et les Philippines en 1960-1961 puis d’autres pays d’Asie du sud et du sud-est au cours des années qui ont suivi. Cette révolution verte repose essentiellement sur une recette à quatre composantes.
D’abord l’introduction de variétés nouvelles à haut rendement. Ce sont notamment des variétés de maïs, de riz, de blé à croissance rapide avec des tiges plus courtes, permettant d’économiser l’énergie dans le processus de photosynthèse afin d’obtenir des rendements plus élevés. Les semences nécessaires pour cultiver ces nouvelles variétés sont, à l’époque, développées dans des centres publics de recherche agricole, tels que l’International Rice Research Institute responsable du développement du riz « miracle » IR8, et distribués par des circuits gouvernementaux.
Ensuite, la révolution verte repose sur une augmentation considérable du recours aux engrais de synthèse et aux pesticides : l’Asie est passée de 2 millions de tonnes d’engrais utilisées sur une base annuelle en 1961 à 70 millions de tonnes en 2000.
Troisièmement, elle encourage l’irrigation à grande échelle : en Asie, les surfaces irriguées sont passées de 86 millions d’hectares en 1961 à 176 millions d’hectares en 2000.
Enfin – quatrième composante de cette révolution technologique –, elle parie sur une mécanisation très forte de la production, avec le développement d’une agriculture recourant à des tracteurs sur des plus grandes surfaces, facilitant l’introduction de cette mécanisation : l’Asie est ainsi passée de 200 000 tracteurs en 1961 à 4, 8 millions en 2000.
La révolution verte, caractérisée par ces quatre dispositifs, ces quatre avancées technologiques, a eu des conséquences paradoxales.
D’un côté, les volumes de production ont augmenté de manière notable dans les régions qui l’ont mise en œuvre. Les zones qui ont le plus développé ces politiques de révolution verte sont celles où les rendements à l’hectare ont augmenté de manière la plus spectaculaire au cours des années 1960 à 2000. Sur le plan de la production agricole globale, les résultats de la révolution verte ont donc été considérables, ce qui a valu à Norman Borlaug de recevoir le prix Nobel de la paix en 1970 pour les liens que l’on a reconnu entre la sécurité alimentaire et la paix mondiale.
D’un autre côté, la révolution verte a eu des conséquences contestables sur deux plans.Les impacts environnementaux, d’abord, ont progressivement été mis au jour.
L’utilisation massive de pesticides et d’engrais chimiques, ainsi que la mécanisation de l’agriculture, ont eu des conséquences dommageables sur la qualité des sols, sur la pollution des nappes phréatiques, sur les micro-organismes qui donnent vie au sol et que l’usage abusif d’engrais a progressivement détruits. La généralisation des monocultures sur de larges surfaces a conduit à une forte perte de biodiversité, conduisant au cours des quarante dernières années à une forte réduction de la gamme des variétés cultivées et au sein même de celles-ci, de la diversité génétique.
Alors que, pendant des milliers d’années, la stabilité du niveau de protection avait été assurée par la coexistence d’une large gamme de végétaux présentant des traits différents qui les rendaient résistants à des maladies spécifiques, à la sécheresse ou aux variations de température, cette diversité phytogénétique s’est trouvée peu à peu menacée. Depuis les débuts de la révolution verte, les efforts d’amélioration des variétés végétales se sont concentrés sur un nombre limité de variétés à haut rendement, de manière telle que le nombre d’espèces cultivées dépasse à peine 150 aujourd’hui, et qu’une grande partie de l’humanité vit d’une douzaine d’espèces végétales dans lesquelles les quatre plus grandes cultures destinées à la consommation humaine (blé, riz, maïs et pommes de terre) se taillent la part du lion. Selon des estimations de la FAO, la diversité phytogénétique serait perdue à 75 % environ, notamment en raison de ce qu’un nombre croissant d’agriculteurs délaissent les variétés locales au profit de cultures génétiquement homogènes permettant de meilleurs rendements moyennant certaines conditions. De plus le passage d’une agriculture à forte intensité de main d’œuvre à un modèle fortement capitalisé a accéléré l’exode rural, en l’absence d’autres emplois dans les zones rurales."
Actuellement, 10% des surfaces cultivées dans le monde sont dédiées aux OGM
Aujourd'hui, plus de 16,7 millions d'agriculteurs dans 29 pays cultivent environ 160 millions d'hectares de cultures transgéniques en croissance rapide. Les cultures transgéniques gagnent du terrain dans le monde entier. Au cours de l'année 2011, 12 millions d'hectares supplémentaires ont été dédiés à ces cultures qualifiées également de biotechnologiques par ses promoteurs, un vocabulaire moins préjudiciable. Selon les estimations de Clive James, auteur du rapport annuel de l'ISAAA (International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications), la hausse est de 8 % par rapport à 2010.
Source : Notre-Planete.info : 10 % des surfaces cultivées dans le monde sont dédiées aux OGM
Un nombre croissant de variétés de semences a été développé et breveté ces dernières années par le recours à la biotechnologie (c’est-à-dire aux organismes génétiquement modifiés) et à d’autres techniques. Les progrès scientifiques de ce genre peuvent potentiellement augmenter le rendement, mais peuvent aussi perturber les systèmes d’échange de semences existants et introduire de nouvelles pressions sur les marchés agricoles. L’extension des brevets à des variétés végétales impliquant des accords contractuels spécifiques (« technology use agreements ») et des restrictions sur l’échange de semences et les pratiques de recyclage des semences peut confronter les agriculteurs à des coûts plus élevés et à un choix restreint pour l’acquisition commerciale de semences. La privatisation générale des ressources génétiques pour l’agriculture peut dès lors avoir des conséquences sur le droit à l’alimentation.
Source : Site de Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation
La production de biocarburants a ajouté une nouvelle pression dans le système alimentaire mondial, ouvrant la voie à une nouvelle forme de concurrence pour la terre et l’eau, et jouant un rôle dans la volatilité des prix alimentaires mondiaux observée depuis 2008. Si les biocarburants peuvent apporter une valeur ajoutée à l’agriculture locale, le droit à l’alimentation peut se trouver menacé par des plantations à grand échelle destinées aux biocarburants, lesquelles supplantent la production alimentaire dans les pays développés et en développement. Ceci soulève des problèmes locaux de sécurité alimentaire et repousse l’agriculture dans de nouvelles zones – exerçant ainsi une pression supplémentaire sur l’environnement et les écosystèmes.
Source : Site Olivier de Schutter: rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation-Biocarburant-
"La volatilité d’un titre ou d’un fonds indique dans quelle amplitude le prix de ce titre ou de ce fonds peut varier, à la hausse comme à la baisse, par rapport à son prix moyen, sur une période de temps donnée. La volatilité d’un actif sera d’autant plus forte que les cours des marchés sont instables. La volatilité est une dimension très importante du risque : plus la volatilité d’un produit est grande, plus fort est le risque associé à ce produit. C’est normal : si le prix d’un produit varie beaucoup, on n’est pas sûr de pouvoir le revendre avec profit ou même sans perte.
Selon la catégorie d’actifs, et la période de référence, la volatilité est plus ou moins forte. Les actions constituent un titre financier volatile pouvant être sujet à des mouvements de prix significatifs. A court terme, elles connaissent ainsi une plus grande volatilité que d’autres actifs. mais si on prend une période de référence plus longue, de plusieurs années, la volatilité des actions diminue et peut même être inférieure à celle d’autres actifs.
D’une manière générale, les obligations sont moins exposées à la volatilité des marchés que les actions. C’est le cas par exemple des obligations d’Etat de courte durée ou des bons du Trésor. Cela est valable dans une moindre mesure pour les obligations de plus longue durée (10, 20 voire 30 ans). Même si on connaît à l’avance leur valeur de remboursement, ces titres restent sensibles à la fluctuation des taux d’intérêt.
Trois facteurs expliquent la volatilité des titres financiers : une variation des flux anticipés (cela ne joue que pour les actions), une modification du taux d’intérêt et une évolution de la perception du risque. Une variation, même légère, de ces facteurs peut entraîner une volatilité plus ou moins importante des titres dont la durée de vie est longue.
La fin des années 90 a connu une grande volatilité des marchés. Après une période de calme au début des années 2000, les bourses mondiales repartent aujourd’hui vers une phase de fluctuation quotidienne des cours. La crise des « subprime » (prêts hypothécaires consentis à des emprunteurs à risque) a accéléré ce phénomène. Les opérateurs financiers deviennent nerveux et alimentent ainsi le système de défiance vis-à-vis du crédit.
Pour les épargnants, il est bon de rappeler que plus la volatilité d’un actif est forte et plus il y a des risques ou des incertitudes sur les conditions de vente. Les plus aventureux peuvent espérer en tirer profit. Les autres auront intérêt à s’en protéger en adaptant le type de placement à sa durée. Il est dangereux de choisir un placement volatile quand on veut réaliser une épargne de précaution (c’est-à-dire disponible à tout moment pour des coups durs plus ou moins imprévisibles)."
Source : lafinancepourtous.com
L’aquaculture de demain plus intégrée à l’environnement.
L'aquaculture a et aura un rôle essentiel dans l’alimentation du monde. Tout en contribuant à l’équilibre nutritionnel des hommes, l’aquaculture permet de répondre à la demande des consommateurs en puisant moins dans les stocks de poissons sauvages en baisse constante. Mais depuis 30 ans, le développement des élevages intensifs de poissons est source d’importantes pollutions et de production de GES. Les défis de l'aquaculture de demain portées par les organismes de recherche tel que le CIRAD tendent à respecter à la fois les ressources et l'environnement . Poissons végétariens, domestication des espèces, systèmes intégrés- qui sont (Asie) et peuvent être développés particulièrement dans les pays du sud - sont leurs pistes de recherche.
Source : CIRAD : pour une pisciculture durable
L'agroforesterie comme mode de production compétitif et écologique
L'agroforesterie est un mode de mise en valeur de terres fondé sur une association de productions agricoles y compris animales, avec des plantes ligneuses pérennes telles que les arbres, les arbustes, les palmiers, les bambous. Elle compte parmi les pratiques traditionnelles d'exploitation des sols existant depuis des siècles sur tous les continents et de très nombreux agriculteurs des pays du Sud en vivent.
L'agroforesterie constitue une des solutions à mettre en oeuvre pour utiliser durablement les ressources naturelles limitées, préserver les zones de forêts tropicales et faire face au changement climatique et à la globalisation des marchés [...] Ces systèmes reposent sur les principes de fonctionnement des écosystèmes naturels et leur viabilité dépendra d'une bonne maîtrise des facteurs de production.
Source : L'agroforesterie comme mode de production compétitif et écologique / Jean-michel Harmand in La sécurité alimentaire mondiale comme objectif -Les rencontres de L'INRA- février 2011/ INRA-CIRAD.