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Grotte Chauvet, l'aventure scientifique
La grotte Chauvet, dans la peau des scientifiques. Livre jeunesse
Que ce soit pour assurer la loyauté des transactions commerciales, la qualité des produits, l'efficience des actions pour un développement durable, le succès d’une innovation technologique ou la construction de la pensée scientifique, la "mesure", par son objectivité supposée, joue un rôle de tout premier plan. Instituées depuis l'origine sur des données anthropomorphiques, les unités de mesure reconnues à l'échelle internationales sont, depuis 2018, établies sur des phénomènes scientifiques et avec des dispositifs de haute technologie. Faut-il modifier désormais l'affirmation du philosophe grec Protagoras, selon lequel l'homme est la mesure de toute chose ?
Marc Himbert, directeur scientifique du Laboratoire commun de métrologie LNE-CNAM (LCM).
La parenté entre espèces, c'est-à-dire leurs degrés de cousinage, est une mesure abstraite. En effet, les ancêtres ont disparu par définition. Mais on peut mesurer indirectement la parenté en organisant les partages entre espèces : qui partage quoi avec qui ? Les indices observés peuvent concerner l'anatomie, mais aussi le matériel génétique, ou les comportements. Cela peut concerner les espèces actuelles et fossiles, nous verrons de quelle manière. Ainsi, ce ne sont pas les différences, mais les partages qui font la mesure de la parenté. Les arbres qui en résultent permettent de raconter l'histoire du vivant et de faire des classifications.
Guillaume Lecointre, systématicien, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).
Mesurer une température, des déformations ou un degré d’humidité, c’est utiliser des capteurs constitués de matériaux qui réagissent à ces phénomènes tels que les changements de température, de forme ou d’humidité. Au XXème siècle, on a cherché à diminuer de plus en plus la taille de ces capteurs. Cette course à la miniaturisation nécessite l’utilisation de matériaux de plus en plus complexes, notamment des matériaux dits intelligents ou encore plus récemment, des nanomatériaux. Le résultat, c’est une grande variété de micro et nano-capteurs, qui sont ensuite installés dans un large panel d'objets de nos vies quotidiennes. Comment fonctionnent-ils ? Comment sont-ils mis en œuvre ? Quel est l’usage des données qu’ils génèrent massivement ?
Laurence Bodelot, enseignante chercheuse à l’École polytechnique, chercheuse en mécanique du solide ; Bérengère Lebental, ingénieure en cheffe des ponts et des forêts, chercheuse en nanoélectronique et enseignante à polytechnique.
Mesurer le monde à notre échelle c’est déjà une aventure, mais lorsqu’on s’attaque à l’extrêmement petit c’est une autre paire de manches ! Comment et avec quelles grandeurs mesure-t-on des objets invisibles à l’œil nu comme au microscope optique ? Les atomes et autres particules élémentaires qui nous constituent ainsi que l’ensemble de notre univers sont-ils mesurables ?
Nathalie Besson, chercheuse en physique des particules au CEA-Saclay à l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers.
L’arrivée des données massives, les fameuses big data, interrogent la manière de produire les statistiques qui alimentent le débat public. Comment mesure-t-on aujourd’hui un phénomène social ou économique tel que l’indice des prix, le chômage, les inégalités, la croissance, ...? Qu’est-ce qu’une donnée, comment l’obtient-on, et comment l’analyse-t-on ? Les traces numériques en très grand nombre peuvent contribuer à la mesure statistique, mais sont-elles totalement fiables ? En 2020, avec la crise sanitaire et le besoin de disposer d’information rapide, l’utilisation des données massives s’est accélérée dans la statistique publique. Qu’est-ce que cela pourrait changer dans notre désormais célèbre « monde d’après » ?
Pauline Givord, économiste, direction de l’animation de la Recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail (DARES) et chercheuse associée au Laboratoire Interdisciplinaire de l’évaluation des Politiques publiques de Science Po.
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