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Mission spatiale
Grotte Chauvet, l'aventure scientifique. Journal d'exposition
Le terme anthropocène caractérise la période où l'influence des humains sur la planète a atteint un tel niveau qu'elle est devenue une « force géologique ». Ce concept nourrit l’imaginaire et suscite des récits qui posent questions.
Ce cycle invite à poser un regard critique sur trois d’entre eux : la transition énergétique et écologique, les stratégies mises en place pour défendre les milieux de vie, la généalogie de l’idée de « nature ».
Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l'environnement, chercheur au CNRS (Centre de recherches historiques, EHESS/CNRS).
Avec l’urgence climatique, l’expression « transition énergétique » a acquis un tel prestige que les historiens en sont venus à l’employer pour décrire toutes sortes de processus, y compris ceux qui furent, à rigoureusement parler, des additions énergétiques. Cette conférence propose une nouvelle façon d’aborder l’histoire de l’énergie en tant que dynamique d’accumulation symbiotique. Elle présentera également une généalogie de la « transition énergétique » : comment s’est construite cette vision particulière du passé et du futur de l’énergie, une vision trop confortable qui projette un passé qui n’existe pas sur un futur pour le moins fantomatique.
Frédéric Ducarme, écologue et philosophe, enseignant-chercheur au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation, MNHN.
La nature est un concept auquel on peut faire à peu près tout dire, au point que beaucoup de philosophes - de l'Antiquité à nos récents jours - proposent de l'abandonner, accusant ce mot de tous les maux. Pourtant, le terme "résiste", et survit indifféremment à tous les substituts par lesquels on essaie de le remplacer. Approprié par toutes les tendances politiques, récusé par tous les jargons académiques, il n'en finit pas d'être au cœur de tous les débats aussi bien sociaux que scientifiques, et la double crise climatique et écologique ne fait que redoubler son omniprésence, tout en soulignant sa problématique polysémie. Cette conférence propose donc une plongée dans l'histoire d'un mot, de la lointaine phusis grecque aux débats contemporains sur la gouvernance climatique. A l'intersection entre sciences et humanités, nous verrons pourquoi ce terme est peut-être l'un des concepts les plus politiques des démocraties modernes, et la clef de voûte de tout projet de société.
Barbara Glowczewski, anthropologue, directrice de recherche au CNRS.
Pour les Warlpiri du désert central australien, les esprits de la terre sont en colère quand les humains ne respectent pas certaines lois d’équilibre à la fois sociales, environnementales et cosmologiques. Cette sagesse ancestrale se réactualise dans de nombreuses situations un peu partout sur la planète. Depuis l’Australie ou la France, en passant par la Guyane et la Polynésie françaises, de multiples stratégies se mettent en place pour “résister au désastre” et mieux défendre la Terre et tout ce qui y vit.
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