La violence 

« La raison, écrit Éric Weil dans sa Logique de la philosophie, est une possibilité de l’homme », mais « c’est la possibilité d’un être qui possède une autre possibilité ». Cette autre possibilité, précise-t-il, c’est la violence.
Comment penser la violence ? C’est-à-dire : comment penser cela même qui se donne comme l’autre du discours philosophique, et qui ne s’instaure précisément qu’au lieu où l’effort de la pensée semble avoir échoué ? Une réflexion authentique sur la violence ne pourra, en tout état de cause, se satisfaire d’une exclusion de principe, qui chercherait à exiler la violence aux marges de la rationalité, voire de l’humanité, et devra assumer qu’il existe non seulement des raisons de la violence – qui n’est donc ni purement contingente, ni simplement accidentelle – mais aussi sans doute une violence de la raison, dont l’opération ne se produit jamais dans l’élément pacifié d’un logos idéal. 

Avec François Cusset, historien des idées, professeur à l'université de Paris-Ouest Nanterre ; Frédéric Gros, docteur en philosophie, enseignant-chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) ; Marylène Patou-Mathis, préhistorienne, directrice de recherche au CNRS
Rencontre animée par Victorine de Oliveira, journaliste à Philosophie Magazine

Rencontre organisée en partenariat avec le Collège international de philosophie